Merlin Livre IV - Le miroir du destin - 4 by T. A. Barron

Merlin Livre IV - Le miroir du destin - 4 by T. A. Barron

Auteur:T. A. Barron [Barron, T. A.]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions AdA
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


* * * XVI * * *

queljies

Encore bercé par le bruit des vagues d’un rivage lointain, j’ai appuyé ma tête contre le tronc d’arbre auquel j’étais toujours adossé. Au bout d’un moment, je me suis tourné vers Hallia.

— Quelle belle histoire !

— Je suis contente qu’elle t’ait plu, a-t-elle dit en s’installant au fond de son creux entre les racines. C’était l’une des préférées de mon père. Il se sentait particulièrement proche de la brume, si difficile à influencer ou à contenir.

— Et même à définir. Ma mère disait que la brume n’était ni tout à fait de l’eau, ni tout à fait de l’air, mais un peu des deux.

Ces paroles résonnaient encore dans ma tête, ainsi que d’autres :

Quelque chose entre les deux.

Le même jour, il y a longtemps, dans notre misérable chaumière, ma mère avait parlé ainsi de Fincayra. Qu’avait-elle dit encore ?

Un endroit merveilleux ; ni tout à fait la Terre, ni tout à fait le ciel, mais un pont entre les deux.

J’ai soupiré en regardant mon fourreau vide et ma tunique, là où le nœud-de-sang s’était enfoncé dans ma poitrine. Ma mère aurait dû me parler aussi des multiples dangers de l’île et des choix auxquels on y était confronté. Beaucoup semblaient d’abord clairs puis, brusquement, plus du tout, comme un reflet dans une mare qui soudain se trouble.

Dans l’obscurité, je me suis penché vers Antor.

— Tu as aimé cette histoire, mon jeune ami ?

Pas de réponse. J’ai compris à son souffle lent et régulier qu’il dormait. Hallia a répondu à sa place :

— Certainement, tant qu’il était éveillé. En fait, a-t-elle ajouté en bâillant, il n’a pas tort de dormir. Nous pourrions en faire autant, toi et moi.

— Oui, ai-je répondu, alors que retentissaient les cris du marais derrière les arbres. Mais l’un de nous devrait rester aux aguets. Je monte la garde.

Hallia a bâillé de nouveau.

— Tu es sûr ? Je peux le faire si tu préfères te reposer.

J’ai ramené mes genoux contre ma poitrine.

— Non, toi, tu dors d’abord. Tu me remplaceras un peu plus tard. Je te réveillerai quand ce sera ton tour.

La tête posée sur une grosse racine, elle s’est mise en position pour la nuit. Quelques minutes après, sa respiration était aussi lente et régulière que celle d’Antor. Adossé au tronc, je me suis redressé. Afin de rester bien éveillé, j’ai exercé ma seconde vue sur une série d’objets : un buisson épineux ici, une touffe de feuilles là. Soudain, alors que mon regard s’était arrêté sur une grosse branche couverte de petits trous, j’ai tressailli.

Un de ces trous avait cligné, j’en étais sûr.

Sans le quitter des yeux, j’ai attendu. De nouveau, il a cillé… Non, pas tout à fait. C’était plutôt un mouvement à l’intérieur du trou, une ombre à l’intérieur d’une autre. Tandis que je restais là, osant à peine bouger, une vague lueur orangée s’est allumée au centre : une lumière faible et vacillante, comme des braises sur le point de s’éteindre. J’avais le sentiment désagréable que cet œil lumineux m’examinait.



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